13 août 1834
A.T. naît dans la maison familiale de Barlin ; son père
Fulbert Troublé, apothicaire (1810-1870) ; sa mère Constance
Troublé, née Tichot (1811-1907).
Constance refuse d'allaiter son enfant et confie ce soin à une
nourrice, Thérèse Cucques.
1834-1839
A.T. vit une enfance méditative et solitaire entre une mère austère et un père absent. Il aime à se réfugier dans la cuisine auprès de sa nourrice, malgré l'interdiction formelle de sa mère
1er décembre 1839
Naissance de sa sœur, Justine, qui deviendra sa camarade de jeu, puis sa confidente et fidèle conseillère.
24 mars 1842
Visite en famille au Conservatoire des Arts et Métiers. Le petit
Amédée, alors âgé de huit ans, demeure stupéfait
devant les automates de Jacques de Vaucanson, mécanicien français
(1709-1782).
octobre 1851
Poussé par sa mère, dont le père, est médecin, A.T. suit des études de médecine à Paris. Il quitte le foyer familial mais reste étroitement lié avec sa sœur par le biais épistolaire.
1853
A.T. abandonne les études de médecine et se dirige vers
la zoologie, au grand désespoir de Constance.
14 mai 1857
Mariage de Justine Troublé avec Alfred Tertousse, instituteur. A.T. se morfond et, de dépit, rompt la correspondance avec Justine pendant plusieurs années.
27 septembre 1857 - 29 avril 1860
Encore affecté par le mariage de sa sœur, A.T. décide
d'embarquer pour l'Océanie, en tant que zoologue d'une expédition
qui durera deux ans et demi.
1860
Il prend connaissance des travaux du naturaliste britannique Charles
Darwin (1809-1882) et se passionne bientôt pour la question de l'évolution
des espèces.
2 septembre 1862
Publication de son premier traité scientifique, De la faune océanienne, inventaire descriptif assorti de notes et croquis de voyage, pour lequel il obtient une bourse d'études. Cet article, de même que la quasi totalité de ses écrits, sont aujourd'hui introuvables, le professeur Troublé ayant largement contribué à leur destruction.
2 mai 1863 - 25 septembre 1865
A.T. entreprend un voyage d'études d'une année et demie en Afrique.
4 février 1866
A son retour, sa mère arrange son mariage avec Albertine Fagoux. Son épouse, tendre et compréhensive, lui a toujours été d'un bienveillant soutien, jusqu'à sa mort prématurée à l'âge de 37 ans.
29 août 1867
Naissance de sa fille, Louise.
A.T. souhaitait donner à sa fille un second prénom d'origine
africaine, mais sa mère Constance s'y est opposé avec une
telle véhémence qu'il a renoncé à son projet.
31 mars 1868
Publication de son ouvrage Observations sur la faune africaine et réflexions sur l'origine des espèces, reconnu pour la pertinence des descriptions et la précision de ses dessins, il est également remarqué pour l'originalité de ses réflexions évolutionnistes.
14 septembre 1869
Il est nommé professeur de zoologie au Collège de France. Il y fait la connaissance de Etienne-Jules Marey, physiologiste et inventeur français (1830-1904) ; débute alors une longue et fructueuse amitié.
22 novembre 1870
Mort de son père, à l'âge de 60 ans, dans des circonstances inconnues.
30 juin 1873
Au cours d'une conférence, A.T. expose pour la première
fois sa théorie des espèces croisées. Il suscite des
avis très partagés et des débats mouvementés.
1873-1876
A.T. rédige plusieurs articles relatifs à sa théorie
et participe à de nombreuses conférences. Il est de plus
en plus décrié par ses confrères qui ne semblent pas
le prendre au sérieux.
à partir de 1877
Troublé et Marey se passionnent tous deux pour la cinétique. Parallèlement aux recherches de son ami sur la chronophotographie, A.T. commence à construire des automates, toujours dans le but scientifique d'avancer des preuves de sa théorie sur l'origine des espèces.
14 avril 1879
A.T. présente ses premiers automates lors d'un congrès international de recherche évolutionniste. Il est hué publiquement.
juin 1880
A.T. quitte le Collège de France sous la pression croissante de ses pairs.
2 juillet 1883
Après plusieurs mois d'alitement, sa jeune femme meurt, atteinte d'une maladie de la poitrine.
novembre 1883
A.T. retourne vivre, avec sa fille Louise, dans la maison familiale de Barlin. Il continue de correspondre assidûment avec Marey, ainsi qu'avec sa sœur Justine.
3 septembre 1884
La mère d'Amédée arrange le mariage de sa petite-fille, Louise, alors âgée de 17 ans, avec un dénommé Léopold Lutheret, tailleur.
13 mai 1886
Naissance de son petit-fils, Herminien Lutheret.
à partir de 1887
A.T. se consacre de plus en plus à ses constructions ; il poursuit
ses recherches scientifiques en dilettante. Il devient taciturne et solitaire.
vers 1891
A.T. semble avoir cessé toute correspondance. Il a peu de contact
avec sa fille Louise et son petit-fils Herminien. Il refuse parfois de
voir sa sœur Justine, lorsqu'elle vient lui rendre visite, accompagnée
de son époux et de leurs cinq enfants.
à partir de 1891
La fin de sa vie est relativement obscure. Il reste enfermé des
heures durant dans la cave de la maison familiale, où il travaille
à la construction de ses automates et effectue de longues promenades
nocturnes en vélocipède dans la campagne d'alentour.
1901
A.T. meurt en des circonstances qui demeurent auréolées
de mystère ; il aurait été retrouvé mort dans
une buanderie attenante à la maison.