Transcription des notes d'A. Troublé
 
Ptosc
dit "Accenteur de Gobi" ou "Ligobelle"
- Percusser aerophagus gobiensis -
mâles et femelle - âges indéterminés
Désert de Gobi - 1872


Classe  Oisodomates
Ordre  Ptoscéïformes (libelloiseaux)
Famille  Ptoscéïdés
Tribu   Déconirostres
Genre   Percusser
Espèce  Percusser aerophagus gobiensis
Nom commun  Ptsoc
Surnoms  Accenteur de Gobi, Ligobelle


Remarque préliminaire : ces specimens m'ont été apportés par un de mes étudiants, qui n'a hélas pu procéder à une observation attentive et durable. Aussi les commentaires seront-ils parcellaires et parfois douteux.

Peuplade froide de petits êtres dont l'organisme est adapté aux rigueurs climatiques, et que l'on observe notamment dans les plaines désertiques des régions froides d'Asie (nord de la Chine et Mongolie).
Le dimorphisme est ici particulièrement prononcé : la femelle (de 6 à 8 centimètres) présente les caractéristiques anatomiques d'un oiseau ; en revanche, le mâle privé de tronc (cage thoracique et abdomen) ainsi que de pattes, doit se contenter d'une tête (de 2 à 4 centimètres) prolongée par un long flagelle plumé, et d'une paire d'ailes. Les ailes du mâle comme de la femelle s'apparentent à celles des odonates (libellules).
Son vol, naturellement vertical, est intimement lié aux courants ascensionnels. Il est porté par les airs. Et souvent en change.

De jour, le ptosc est de teinte changeante. Son fin plumage caméléon embrasse du beige intense au translucide à mesure que la température de l'air augmente.
La nuit, le petit carroussel des ptoscs -transes lucioles- est comme luminescent.

Le ptosc, dont la longévité n'excède pas deux ans, vit dans un système social fondé sur le matriarcat. Sa sexualité reste un mystère, tant son anatomie prête peu à l'accouplement. Certains chercheurs, ne manquant pas d'air, avancent l'idée de parthénogenèse - quel terme affreux dites !

Au plan alimentaire, il semble vivre de l'air du temps. Tout insecte volant dépassant la taille du moucheron est fatal au ptosc, dont l'appareil digestif est comparable à un grain de son. Est-ce à dire qu'il existe des êtres microscopiques en suspension dans l'air - un plancton aérien en quelque sorte, à l'image du plancton marin ?

Le ptosc ne siffle pas d'airs : il percussiffle et piaffe en émettant un bref et rauque "eeerr" ou, en cas de danger, de véhéments "teteeeteet". Ces sons à percussion, qui évoquent le claquement de la langue, ne résultent pas tant d'un souffle que du frottement de l'air contre l'intérieur des parois osseuses, et varient eux-aussi en fonction de la température, de la pression atmosphérique et de la rapidité du mouvement.
 

Additif : éléments de mythologie locale
Ces êtres, dépourvus de corps chez le mâle, et dont le chant reste impossible, nourrissent l'imaginaire de l'indigène, qui les tient pour fantômes, esprits, âmes. Libelloiseau va sortir...