Classe Oisodomates
Ordre Ptoscéïformes (libelloiseaux)
Famille Ptoscéïdés
Tribu Déconirostres
Genre Percusser
Espèce Percusser aerophagus gobiensis
Nom commun Ptsoc
Surnoms Accenteur de Gobi, Ligobelle
Remarque préliminaire : ces specimens m'ont été apportés par un de mes étudiants, qui n'a hélas pu procéder à une observation attentive et durable. Aussi les commentaires seront-ils parcellaires et parfois douteux.
Peuplade froide
de petits êtres dont l'organisme est adapté aux rigueurs climatiques,
et que l'on observe notamment dans les plaines désertiques des régions
froides d'Asie (nord de la Chine et Mongolie).
Le dimorphisme est ici particulièrement prononcé : la
femelle (de 6 à 8 centimètres) présente les caractéristiques
anatomiques d'un oiseau ; en revanche, le mâle privé de tronc
(cage thoracique et abdomen) ainsi que de pattes, doit se contenter d'une
tête (de 2 à 4 centimètres) prolongée par un
long flagelle plumé, et d'une paire d'ailes. Les ailes du mâle
comme de la femelle s'apparentent à celles des odonates (libellules).
Son vol, naturellement vertical, est intimement lié aux courants
ascensionnels. Il est porté par les airs. Et souvent en change.
De jour, le ptosc est de teinte changeante. Son fin plumage caméléon
embrasse du beige intense au translucide à mesure que la température
de l'air augmente.
La nuit, le petit carroussel des ptoscs -transes lucioles- est comme
luminescent.
Le ptosc, dont la longévité n'excède pas deux ans, vit dans un système social fondé sur le matriarcat. Sa sexualité reste un mystère, tant son anatomie prête peu à l'accouplement. Certains chercheurs, ne manquant pas d'air, avancent l'idée de parthénogenèse - quel terme affreux dites !
Au plan alimentaire,
il semble vivre de l'air du temps. Tout insecte volant dépassant
la taille du moucheron est fatal au ptosc, dont l'appareil digestif est
comparable à un grain de son. Est-ce à dire qu'il existe
des êtres microscopiques en suspension dans l'air - un plancton aérien
en quelque sorte, à l'image du plancton marin ?
Le ptosc ne siffle pas d'airs : il percussiffle et piaffe en émettant
un bref et rauque "eeerr" ou, en cas de danger, de véhéments
"teteeeteet". Ces sons à percussion, qui évoquent le claquement
de la langue, ne résultent pas tant d'un souffle que du frottement
de l'air contre l'intérieur des parois osseuses, et varient eux-aussi
en fonction de la température, de la pression atmosphérique
et de la rapidité du mouvement.
Additif : éléments de mythologie locale
Ces êtres, dépourvus de corps chez le mâle, et dont
le chant reste impossible, nourrissent l'imaginaire de l'indigène,
qui les tient pour fantômes, esprits, âmes. Libelloiseau va
sortir...