La théorie scientifique du professeur Troublé :
les animaux composites
 
Historique

De l’évolution des espèces...

Excepté pour quelques naturalistes hardis, avant 1850, la théorie universellement admise pour l’évolution des espèces était le fixisme ; les espèces ont été créées telles qu’elles nous apparaissent.

En 1801 et 1809, Jean-Baptiste de Monet de Lamarcq publie deux ouvrages Système des animaux sans vertèbres et Philosophie zoologique qui présentent une théorie de l’évolution. Les espèces développent leurs organes selon leurs besoins ; l’emploi d’un organe fortifie celui-ci. Mais les travaux de Lamarck heurtaient la pensée philosophique académique et n’eurent pas l’attention de ses contemporains.

Il faut attendre Charles Robert Darwin pour imposer, non sans difficultés, la notion d’évolution. De 1831 à 1836, Darwin effectue un voyage qui eut pour étapes l’Amérique du sud, les iles Galapagos, la Nouvelle-Zélande, l’Australie... Dans les Galapagos, il constate les différences entre les espèces d’une ile à l’autre.
En 1837, il rassemble dans son carnet les preuves de la non fixité des espèces. Mais il prendra vingt ans pour étayer sa théorie.
En 1858, il reçoit un manuscrit de Alfred Russel Wallace, sur la tendance des variétés à s’écarter indéfiniment du type originel, dans lequel il retrouve sa théorie de la sélection naturelle. En juillet 1858, Darwin et Wallace rédigent une publication commune.
Darwin termine ensuite son oeuvre capitale, l’origine des espèces, qui parait en 1859. Dans ses travaux, il défend la théorie de l’évolution des espèces, de l’hérédité des caractères acquis. L’évolution se fait sans sauts et les mutations sont à considérer comme des monstruosités. Contrairement à la citation “l’homme descend du singe” qui est censée résumer la théorie de l’évolution, les travaux de Darwin montrent que “l’homme et le singe ont un ancêtre commun”.
 

Voyages et premiers écrits du professeur Troublé

Océanie 1857-1860

Amédée Troublé effectue un premier voyage en Océanie. à son retour, il prend connaissance des travaux de Darwin qui l’enthousiasment. Pourtant son premier traité, De la faune océanienne, inventaire descriptif assorti de notes et croquis de voyage, ne fait que dresser un état détaillé de la faune en Océanie.
Il est cependant remarqué pour la rigueur scientifique de ses observations et est cité dans une publication de G.C. Nadgee, tentative de contribution à l’étude de certaines espèces animales, pour une approche syncrétique de la taxonomie et de la phylogénie, analyse succincte de différents systèmes de la reproduction et de la transmission des caractères pour une synergie de la survie et du développement, ou abrégé d’une nomination du transformisme.

L’ouvrage d’Amédée Troublé reste en apparence assez académique. Ce n’est qu’en le confrontant au manuscrit d’un autre traité, causes des espèces rares d’Australie, resté impublié, qu’on devine l’audace de certaines de ses descriptions.
Dans ce manuscrit, Amédée Troublé confronte ses observations à la théorie de l’évolution et tente d’expliquer l’extinction de certaines espèces par une inadéquation aux changements du milieu de vie.

Afrique 1863-1865

Il s’intéressera dorénavant, de façon passionnée, aux espèces rares ou disparues. Son deuxième voyage, en Afrique, de 1863 à 1865, sera volontairement orienté vers l’étude des espèces de population réduite.
Au retour de ce voyage, il publiera un ouvrage reconnu d’une grande valeur scientifique qui lui permettra d’être nommé au Collège de France.
 

La théorie des animaux composites

Parallèlement à ces publications, Amédée Troublé poursuit une recherche plus personnelle. Il travaillera huit années avant de présenter sa théorie des espèces composites : l’homme et le singe ont un ancêtre commun, cet ancêtre aurait pu avoir d’autres descendants, possédant des caractéristiques de l’homme et du singe.

La théorie de Darwin se base sur le développement des espèces par la sélection des caractères avantageux pour l’espèce. Une espèce bien adaptée prolifère, évolue et fait apparaitre, après plusieurs générations, une grande diversité de caractères.
Si les différences de caractères sont bien marquées, on considèrera qu’il s’agit de nouvelles espèces. Les transformations des organes oeuvrent simultanément vers une meilleure adaptation de l’animal : par exemple, croissance des membres postérieurs, permettant le redressement et réduction du thorax, permettant un abaissement du centre de gravité.

Les espèces composites, elles, ont fait apparaitre une partie des caractères avantageux de chacune des espèces bien adaptées. Mais la juxtaposition des avantages n’a pas donné pour autant des espèces mieux adaptées à leur environnement.
Les espèces composites se sont souvent développées avec des populations assez réduites et créant peu de diversité. La plupart des espèces ont disparu assez vite.

Mammifères et oiseaux ont un ancêtre commun. Cet ancêtre détenait le patrimoine génétique des deux espèces. Rien n’interdit donc une descendance composée de caractères appartenant aux deux classes.




 
 
 

Sur ce schéma, est représentée la diversité des espèces dans les classes de vertébrés. Certaines classes ont complètement disparu (placodermes) ; d’autres ont actuellement une grande diversité (oiseaux, mammifères). Les populations des espèces composites (mammiptères) ne se sont jamais développées ni en nombre, ni en variétés. Ceci explique la rareté des fossiles et des spécimens vivants.
 
 
 
 
 



Lors de son voyage en Afrique, Amédée Troublé a exploré des contrées très peu visitées par les explorateurs de l’époque.
Dans un village de la forêt équatoriale, les indigènes lui ont fait découvrir une sorte d’écureuil volant appelé animalélé. A la différence des écureuils volants déjà connus, le vol de l’animalélé ne se faisait pas grâce à des membranes tendus sur les membres antérieurs mais au moyen de véritables ailes.

Le premier spécimen d’une espèce composite était découvert. Amédée Troublé baptisa mammiptère la classe à laquelle devait appartenir cet animal.
 

Amédée Troublé ramena de son voyage un exemplaire d’animalélé. Voulant consolider sa théorie avant de la présenter à ses collègues, peut-être aussi par fierté, Amédée Troublé ne fit pas part de sa découverte dès son retour.
Comme la plupart des animaux d’espèces composites, l’animalélé a une santé fragile. La mort rapide de l’animal provoqua un grand choc émotionnel et psychique au chercheur.

Face aux idées établies depuis des siècles par la religion (la nature a été façonnée par le créateur), Darwin avait eu des difficultés à imposer sa théorie.
Celle d’Amédée Troublé choquait à la fois les conservateurs religieux et les scientifiques frileux. Ceux-ci eurent peur de rendre fragile la frontière entre réel et mythologie. Orobon, aloës, hoga, animaux décrits par Ambroise Paré, dans des monstres et prodiges, seraient-ils des animaux composites ?

Derrière la théorie d’Amédée Troublé, on voyait aussi réapparaitre sirènes, centaures, satyres,... Anubis, Horus,...

Amédée Troublé fut rejeté par ses pairs. Il leur fut facile de faire passer pour farfelu, ce chercheur qui avait construit des marionnettes pour présenter ses espèces rares et ses espèces composites.